une mise en scène scabreuse de la mort de Kadhafi
Durant la fin de la semaine dernière, la mort de Kadhafi a occupé l'essentiel de l'espace médiatique.
On commence à s'habituer à ces mises en scènes sordides et scabreuses censées célébrer la fin des dictateurs.
Cette mort empêche tout procès. Aussi, les conditions de sa mort semblent controversées : Kadhafi a-t-il été pourchassé dans une conduite d'égout ou exécuté sommairement alors que son convoi avait été stopé (link; link )?
En faisant part de son "réjouissement", Juppé outrepasse son rôle de Ministre des Affaires Etrangère pour se faire le porte-parole de pratiques sales et répugnantes dont la médiatisation voyeuriste bafoue la convention de Genève.
Aussi, cette mort (ce meurtre?) ne règle pas la question :
- du devenir de la Libye comme démocratie respecteuse des Droits de l'Homme après plusieurs décennies d'autocratie féroce,
- du morcellement du pays en entités "tribales",
- et des conditions auxquelles la France a apporté son aide militaire aux CNT (acord secret concernant la fourniture de pétrole ) et donc l'indépendance réelle de la Lybie de demain...
Aussi, un procès de Kadhafi aurait été risqué pour certains qui n'ont pas lésiné à copiner avec l'ancien dictateur…
de la grève générale en Grèce...
Dans une telle actualité, la grève générale grecque de 48h (mercredi 19 octobre et jeudi 20 octobre), soit la 5ème depuis début 2011 a été relayée au second plan par les médias. Cette grève proteste contre les mesures d'austérité des différents plans successifs dictés par la Troïka UE/BCE/FMI qui ont montré tant leur brutalité que leur inefficacité.
Au lendemain du second jour de grève, le Parlement grec votait de nouvelles mesures de liquidation des acquis sociaux : suspension de l'application des conventions collectives, augmentation des impôts sur les particuliers et mise au chômage partiel de 30 000 salarié du public, ces mesures s'additionnant aux privatisations, suppressions d'emploi dans le secteur public, amputation des retraites complémentaires du 7ème plan de rigueur.
Au cours d'affrontements particulièrement violents autour du Parlement, notamment le jeudi 20 octobre, un homme perdait la vie. Cette mort n'aura pu eu droit à autant de retentissements médiatiques que celle de Kadhafi. Qu'importe le parlement grec a voté la loi, montrant son peu de respect vis-à-vis de son propre peuple et sa soumission la plus totale envers la finance et la Troïka!
Les syndicats grecs ont voulu faire de cette grève de deux jours "la mère de toute les grèves" en dépassant le cadre jusque-là observé de simples journées de grève de 24h. L'obstination de la Troïka et la servilité absolue du gouvernement de Papandreou et son ministre Venizelos exige un rapport de force à la juste mesure des enjeux. Salariés français, italiens, espagnols, portugais, irlandais, immigrés... nous avons tous intérêt à coordonner nos actions et grèves car nous sommes face à la même offensive anti-sociale planifiée par la Commission Européenne, la BCE et le FMI.
Le mot d'ordre "nous sommes tous des Grecs" doit être popularisé.
"AAA, nous ne sommes pas des andouillettes"
Une action réalisée par le Front de Gauche qui mérite un grand bravo dans la mesure où elle renverse un rapport de force déséquilibré entre agences de notation et peuples européens, les premières comptant mettre sous surveillance les seconds.
A cela il leur est répondu : "le peuple vous surveille".
Et si cette action symbolique sonnait le début d'un tournant en France et ailleurs (Etats-Unis, Angleterre...)?
La majorité des citoyens jusque-là fataliste et prostrée semble ne plus supporter cette nouvelle dictature insupportable exercée par la finance et ses sbires, ces derniers ne cessant de demander toujours davantage de sacrifices.
Et puisque les agences de notation dégradent de toute manière la note des Etats qui auraient appliqué leurs exigences de rigueur (Etats-Unis, Portugal, Espagne...), à quoi bon se plier à leur diktat?
Espérons que les chantres du AAA, "trésor national" finissent très bientôt aux poubelles de l'Histoire!